Publié sur LinkedIn le 9 avril 2025 à 12h15
Toutes les énergies sont focalisées sur le nécessaire « damage control » à déployer dans la tempête actuelle.
Une tempête exclusivement concoctée, et appliquée avec un aveuglement sans borne, par le président US. Un Président comme envoûté par l’image du co-pilote suicidaire de la Germanwings (24 mars 2015). Et il va le surpasser car, dans le cas actuel, c’est lui, DJ Trump, le Commandant de bord, qui tient seul les commandes dans ce piqué en directissime.
Certes, les commentateurs spécialistes indiquent que certains déséquilibres mondiaux méritent correction. Ils tentent de discerner la rationalité qui doit tout de même être recherchée dans la conduite US, car le Président de le première puissance mondiale ne saurait être irrationnel (comme César ne pouvait être ambitieux). Ces économistes reprennent en quelque sorte le mot Sir Humphrey dans Yes Prime Minister : « If you’re going to do this damn silly thing, don’t do it in this damn silly way. »
Andreas Lubitz, le co-pilote qui entraîna dans la mort tous ses passagers et membres d’équipage, avait été traité pour des tendances suicidaires et déclaré « inapte au travail » par un médecin. Comme l’actuel Potus avait été déclaré « not fit to be President » par son prédécesseur à la Maison Blanche. Mais il sut convaincre la moitié de l’Amérique que lui seul pourrait rendre sa grandeur à ce pays présenté comme le premier pays martyr de la planète.
Voyant Air Force One en piqué, même ses soutiens de première classe commencent à être tétanisés. Le plus riche d’entre eux, après avoir passé au lance-flammes toutes les structures de sécurité du pays, avoir coulé le soft-power US, et avoir quasiment coulé son propre fleuron automobile, traite le président des conseillers économiques de “dumber than a sack of bricks”, et demande même l’asile économique sans droits de douane au Vieux Monde.
Le monde entier regarde, stupéfait, ce spectacle dont il est l’autre victime. Les milliardaires qui couraient au-devant de la promesse de baisse d’impôts voient et leurs fortunes et leurs activités en effondrement sans retour. La moitié du peuple américain risque de passer de la transe des meetings à la panique et l’effondrement devant des rayons vides ou inabordables (sublime rapprochement supplémentaire avec le paradis soviétique d’antan).
Dans la panique, chacun tente donc comme il peut de sauver ce qu’il peut de ce Titanic qui fait tout percuter l’iceberg à vitesse maximale.
Il serait tout de même sage précaution de garder quelque disponibilité d’esprit pour se préparer au scénario « impossible » : une implosion – brutale – du système US.
En quelques jours, il s’agirait pour l’Europe de se voir seule en pilier d’un monde en miettes, avec le premier des pays parti dans des spirales mortelles – une économie désintégrée, des capitaines d’industrie désorientés, la moitié du pays en dépression.
Quels bouleversements tenir ? Probabilité faible, mais……
18h20 : Trump’s backdown https://edition.cnn.com/politics/live-news/trump-tariffs-cnn-town-hall-04-09-25/index.html