Publié sur LinkedIn le 13 décembre 2024.
La France, déboussolée devant les défis d’un monde en furie, se met en mode suicide, chacun alignant ses critiques, posant, clairement ou dans l’ombre, ses ultimatums, bloquant les portes de sortie ou visant, souvent sans l’assumer, le départ de la clé de voûte institutionnelle.
Il ne suffit plus de ricaner, de dénoncer, d’esquiver, de vociférer, de non-négocier, de brandir la trahison ou de rester otage de cette excommunication de convenance, de triompher pour avoir arraché quelque trophée sacré mais bientôt vidé de toute consistance, de savourer la perspective de barricades ou d’un leadership sans partage… Il ne suffit plus de sauver un piètre narratif, de préparer un sauve-qui-peut.
C’est le pays – nous tous – qui joue sa navigabilité. Certes, personne n’est préparé – ni n’a voulu se préparer – à exercer des responsabilités éminentes dans un contexte aussi liquide et inconnu que le monde connaît désormais, ou simplement densifier notre capacité personnelle à « faire face » .
C’est à cette tâche qu’il faut désormais s’atteler.
Bien sûr au niveau des cercles dirigeants, s’ils veulent diriger depuis les lambris autre chose qu’un amoncellement de débris.
Mais surtout au niveau de chaque citoyen et corps intermédiaire qui vont devoir ouvrir de nouvelles routes pour naviguer, ensemble, avec plus de responsabilité, d’autonomie, et un souci d’équité d’autant plus impératif que les dangers sont formidables. Dans des contextes qui ne sont plus ceux de l’après-guerre et pour lesquels nos forces collectives, mises en échec, doivent être réinventées.
Là est notre responsabilité. Le suicide, rapide ou à petit feu, n’est pas la voie de sortie et c’est notre rôle à tous de faire parler notre enthousiasme et notre confiance.
Marc Bloch au Panthéon, c’est bien d’actualité.